Hoist the Colours of Neverland
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Lucaya Nizman _ Neverland

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Lucaya Nizman _ Neverland Empty Lucaya Nizman _ Neverland

Message  Lucaya Nizman 11.04.18 20:30

Lucaya Nizman _ Neverland 1523471333-gt

Profil


Nom : Nizman
Prénom : Lucaya
Age : 35 ans
Avatar : Rudy Youngblood
Groupe : Neverland
Métier/statut : Shaman
Totem ou allégeance : Le Papillon

Précisions


Talents (trois parmi d'autres) :

° Révéler les esprits animaux des jeunes enfants de la tribu, en observant leurs jeux.
° Soigner les blessures morales ou physiques, grâce aux plantes de la jungle.
° Parlementer, quelle que soit la langue de l'interlocuteur.

Faiblesses (trois parmi d'autres) :
° Ayant déjà mangé des gens, il a une réputation assez mitigée. De même, son pouvoir concernant les totems est un peu trop important et exclusif aux yeux de certains. Il arrive que des intrigues se tissent pour le détrôner et/ou l'envoyer loin de l'île.
° Il a fait voeu de n'utiliser que des armes blanches, au sens, jamais aucune arme à feu (il n'est pas contre un collet ou un peu de poison de temps en temps). C'est parfois un peu problématique, selon les rencontres.
° Il doit assistance à tout ce qui possède un totem volant.

Caractère :
> Apparenté par le sang à l'un des grands capitaines monstrueux qui écument les mers, et ancien enfant perdu, le shaman a parfois quelques conflits de conscience quant à son appartenance exacte à une tribu plutôt qu'à une autre. Ses souvenirs sont souvents flous et se mêlent parfois au point d'être inextricables, sans parler des visions que lui donnent ses méditations agrémentées de plantes hallucinogènes. Il lui arrive d'oublier quelle langue il doit parler, et de s'adresser aux uns dans le dialecte des autres.
> Il dit avoir trente-cinq ans pour simplifier les choses, mais en réalité il est sans doute plus proche des deux siècles, c'est très difficile à dire étant donné que la tradition orale de la tribu n'a rien conservé de précis au sujet de ses premières années. Ça ne lui pose pas de problème en soi, par contre les personnes de son âge parmi son peuple n'ont pas avec lui le lien qu'ils entretiennent entre eux : celui d'avoir été élevés ensemble.
> Son passage dans les Caraïbes lui a appris plusieurs choses intéressantes sur la diversité culturelle et la nature humaine en général, principalement qu'il ne faut se fier à personne (en particulier hors de la tribu, mais dans la tribu non plus, finalement.) Ce n'est pas un misanthrope à proprement parler, il aide volontiers une personne en difficulté, et il respecte un certain nombre d'interdits et d'obligations qui le forcent parfois à aider ceux qu'il laisserait face à leurs problèmes sans cela. Mais il est lucide : quel que soit le totem, au fond l'homme est un loup pour l'homme. Lui le premier.
> Son tempérament se prête bien à la patience, à la contemplation d'une personne ou d'un phénomène, parfois pendant de longues heures et sans esquisser un mouvement. C'est ainsi qu'il chassait ses semblables à l'aube de sa vie, et c'est ainsi qu'il les a étudiés pendant sa captivité. Lorsqu'il ne porte pas les tenues bariolées propres à sa fonction, il lui suffit d'un arbre ou d'un buisson pour se rendre pratiquement invisible. Sa manie d'apparaître de nulle part, généralement en s'immisçant dans une conversation privée, en a rendu plus d'un nerveux.
> C'est un shaman apprécié dans ses fonctions, bien que son intégration sociale, soit parfois équivoque, et on lui confie volontiers les enfants pour un enseignement, car il a hérité des deux Esprits en égal partage. Cependant, il n'a pas spécialement élu d'apprenti pour lui succéder à sa mort. C'est une chose à laquelle il réfléchit parfois, même s'il semble un peu jeune pour s'en soucier, car dans l'ordre naturel, il est conscient d'avoir déjà beaucoup trop vécu.

Histoire

Lorsque Lucaya fut enlevé aux Enfants Perdus, et emmené dans les ports des Caraïbes pour être montré dans une cage, il fut appelé uniquement "l'Enfant Sauvage" ; mais il cessa aussi d'être un enfant. Coupé de la source qui empêche de vieillir, il grandit si bien qu'il ne fut plus possible de l'exposer. Il avait simplement l'air d'un Indien raisonnable, qui dessinait dans le sable en attendant que le public s'en aille. La marque au milieu de son dos, deux triangles qui ressemblaient aux ailes d'un papillon, aurait pu être la marque d'un propriétaire d'esclaves ; et Rolf Nizman, le directeur du cirque itinérant, fut accusé plusieurs fois de l'avoir simplement volé et déguisé grossièrement. Il finit par le libérer. Il aurait dû le vendre comme viande pour chiens, comme c'était la coutume, mais il l'avait vu grandir et s'était attaché à ce garçon modeste, paisible et souriant. Lucaya s'embarqua sur un navire, dans l'espoir de rentrer chez lui. N'ayant pas de nom de famille, quand on lui demandait le sien, il citait celui du directeur.

Ses souvenirs étaient incomplets. Mais en racontant ce qu'il savait, il avait attiré l'attention d'un équipage qui rêvait justement de retrouver la même île, et qui s'offrit de suivre ses indications. Il ne leur avait pas tout raconté ; uniquement qu'il avait grandi dans un groupe d'enfants qui buvaient à une source magique, que c'était ainsi qu'il pouvait comprendre les langages des autres peuples sans effort, et qu'il était resté âgé de sept ans pendant une éternité. Il n'avait pas dit comment il avait été arraché à ce paradis perdu : une bataille en mer avec un équipage pirate, qu'il attaquait à mains nues, déchirant les gorges et les visages de ses griffes et de ses crocs, jusqu'à en être noir de sang, lorsqu'on le jeta dans la cale en parlant de le vendre sous le nom d'Enfant Sauvage. Il ne voulait pas faire peur à ses nouveaux amis.

Mais en touchant à l'île, après bien des tempêtes, le navire n'était plus peuplé que de morts. Ainsi, Lucaya apprit que les êtres de peu de volonté ne devaient pas connaître l'existence de la source, sans quoi ils s'entretueraient en tentant de l'atteindre. Il débarqua donc seul sur le Rocher du Coffre où le navire s'écrasa, et d'où il gagna la côte à la nage. Il y avait là un village qu'il n'avait pas l'impression de connaître, et pourtant, en observant les habitants de la tribu, il dut bien admettre qu'il ressentait une impression de familiarité qu'aucune de ses rencontres jusque là, aussi loin qu'il se souvienne, ne lui avait inspiré. Et il est vrai qu'avant le temps où il avait rejoint les enfants autour de la source, il ne se rappelait pas de ses origines. Les autres étaient souvent des orphelins, il se disait donc que c'était aussi son cas. Il avait peut-être été enlevé dans cette tribu, et on se rappelerait peut-être de lui. Prenant son courage à deux mains, Lucaya traversa le campement, sous les regards des guerriers surpris, et s'arrêta devant la hutte du chef. Il avait respecté les saluts d'usage et se comportait en véritable membre de la tribu, et pourtant personne ne le reconnaissait. Il était sorti de la mer complètement nu, sans qu'on ait vu venir de bateau... Ce devait être un esprit.

On se réunit donc en cercle, comme à la veillée, pour l'écouter poser sa question, à laquelle le chef ne put répondre. Il s'interrogeait sur une disparition d'enfant qui avait eu lieu si loin dans le passé que de mémoire d'homme, personne n'en avait entendu parler. Un enfant qui aurait porté sur sa peau une marque de deux triangles symétriques, qui se rejoignaient par une pointe, comme deux ailes de papillon. Finalement, on alla chercher une vieille femme qui avait vu bien des hivers, et elle finit par se souvenir d'une histoire qu'on lui avait racontée quand elle était toute petite fille, l'histoire du mangeur d'hommes, de l'enfant squelette, qui avait réussi à mettre en fuite tout un équipage pirate par sa seule apparition, et qui avait ensuite disparu du jour au lendemain.

De deux choses l'une : quand vous n'avez plus rien à manger, soit vous vous laissez mourir dignement, soit vous regardez autour de vous si vous n'avez personne à manger. La mère de Lucaya, qui portait alors un autre nom, était une pauvresse sans appuis, reléguée aux bordures du territoire avec son rejeton, bâtard de pirate. En ce temps-là, on laissait s'étioler et mourir de telles femmes, sans leur accorder un regard ; leurs familles se détournaient d'elles, en pleurant ou en ricanant, mais enfin elles disparaissaient, pour une blessure ou une fièvre qui les empêchait de chasser durant quelques semaines ; et leur engeance souillée disparaissait avec elles. La saison de la faim arriva, et la femme sentit ses forces diminuer. Un jour, elle se trouva incapable de se lever.

Elle fit alors le choix d'apprendre à son enfant le recours à une viande qu'ils n'avaient jamais testé jusque là. Ils commencèrent par manger ses jambes, puis l'enfant montra qu'il avait compris en préparant ses bras, et lorsqu'elle mourut enfin, il consomma le reste de sa carcasse, qui contenait juste assez de chair pour assurer sa survie pendant quelques jours. Mais l'enfant savait ce qu'il avait à faire. Il se mit à errer autour du village. Les fils et les filles des guerriers les plus gras et les plus respectés commencèrent à disparaître. Les chasseurs, de retour d'expédition, parlaient d'une vision étrange qui les suivait des yeux, puis disparaissait comme une ombre. On commença à craindre qu'une malédiction se soit abattue sur le village. Le shaman consulta les esprits, et c'est ainsi que l'on mit fin à la loi qui bannissait les mères d'enfants bâtards.

Mais le spectre mangeur d'hommes continuait à errer autour d'eux. Il se moquait bien de leurs lois existantes ou non, puisqu'il était toujours seul. Il avait perdu le sens de la parole, et s'était mué en bête fauve, en squelette vivant, couronné d'une interminable crinière de cheveux noirs qui flottait derrière lui comme la queue d'une comète d'ombre. La tribu pensa que la fin des temps était proche. Et de fait, un navire pirate débarqua dans la baie, débordant d'un équipage conquérant qui agitait des sabres et des bâtons de feu. Le capitaine marchait sans peur vers le village, et on le regardait venir dans la résignation et la crainte, sans même oser lui jeter une flèche ; quand l'enfant squelette sortit des bois, et marcha de même à sa rencontre. C'était la première fois que les guerriers le voyaient en plein jour. Pour éviter d'être foudroyés, tous fermèrent les yeux.

Un silence de mort tomba sur la baie. Quand ils rouvrirent les yeux, tout avait disparu. L'enfant, le capitaine, et les pirates qui commençaient à étriper les créatures de la plage. Le galion levait l'ancre. On ne le revit plus. Quelques semaines après cela, alors que la ville au village reprenait son cours normal, on découvrit le cadavre de l'enfant squelette au pied d'un arbre, aux bordures du village et des bois, roulé en boule dans une grande feuille de palme desséchée, comme un animal qui dort. Il semblait tout simplement mort de faim. Sous ses longs cheveux, on découvrit la fameuse marque aux deux triangles – et c'était la seule occasion où la vieille femme avait entendu parler d'une telle marque sur la peau d'un enfant de la tribu. On l'enterra selon le rite consacré aux orphelins, et là s'arrêtait l'histoire que connaissait la vieille femme, car cet être n'était plus jamais apparu depuis. Lucaya la remercia, et se tourna vers le village rassemblé.

"Je suis l'enfant squelette," annonça-t-il. "J'ai dormi dans ma feuille sèche sous la terre, et j'ai accédé à une seconde vie. Le Papillon est mon totem. Puisque vous ne chassez plus les bâtards et les orphelins, je souhaite rejoindre vos rangs et servir mes frères."
"Réponds alors à ma question," réclama le shaman, méfiant. "Comment as-tu mis en fuite l'équipage des pirates, en ce temps-là ? Nous pourrions avoir à nouveau besoin de ce tour."
"J'avais perdu la parole parce que je vivais seul," répondit Lucaya sans hésiter ; "en voyant revenir mon père, la parole m'est revenue. Et avec la parole est revenue la raison. J'ai dit : Père, ma mère est morte, je n'ai plus que mes frères, ne leur fais pas de mal."
Les guerriers firent silence. Il était vrai que l'enfant de l'histoire avait pour père un pirate. Mais le chef à son tour éprouva de la méfiance, et interrogea :

"Comment as-tu appris à parler la langue des envahisseurs ? Tu avais passé toute ton existence sur notre île."
"J'ai bu l'eau d'une source magique," dit Lucaya. Puis il se tut. Il ne voyait aucune raison de conter à ces guerriers encore inconnu les secrets qu'il avait appris au fond de la forêt. Le shaman comprit ce qui se passait dans son esprit, et leva les mains.

"Je recevrai cet orphelin sous ma tente. Il apprendra mes secrets et me succédera." Il espérait aussi apprendre les siens en retour. Mais Lucaya fut assez habile pour recevoir sans se sentir obligé de donner en échange, et devint en dix années un grand shaman, qui succéda à son prédécesseur. Quand celui-ci mourut, il lui confia que la source donnait la vie éternelle, mais que les hommes de la tribu étaient trop faibles de volonté pour apprendre une pareille vérité. Et le shaman, qui avait senti remuer dans son âme la colère et la peur, et l'exigence de recevoir un peu de cette eau avant qu'il ne soit trop tard, comprit que son apprenti avait raison. Si lui-même pouvait perdre la volonté, personne dans la tribu ne saurait ignorer un tel trésor, et ils seraient même capables de s'entretuer pour l'obtenir, ou d'en vendre le secret à des envahisseurs qui les tueraient pour cela.
Lucaya Nizman

Lucaya Nizman

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Date d'inscription : 11/04/2018

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