Timoteo Danaos _ Le Grand Large

Nom : Danaos
Prénom : Timoteo
Surnom : Faites attention à ce que vous dites.
Age : Immémorial
Avatar : Joseph Rarach
Groupe : Le grand large
Métier/statut : Capitaine pirate et souverain infernal.
Totem ou allégeance : C'est à lui qu'on prête allégeance.
Devise : Fumer tue.
Navire : le Feu Grégeois.



Talents (trois parmi d'autres) :
- Il manie un harpon d'os humains qu'il brise parfois, mais répare toujours, à l'aide de nouveau matériel prélevé sur ses victimes. C'est son arme de prédilection et il rate rarement sa cible, même exposé à la houle.
- Contrairement aux humains, il n'est sujet ni au mal de mer, ni au mal de terre. Ni à la noyade, c'est évident... Et naturellement, il lui est impossible aussi bien de manger que de mourir de faim. Il est immortel comme tout fantôme.
- Son navire est aussi zombie que lui ; son ventre de bois noirci rougeoie de braises surnaturelles. Pour y poser le pied, il vaut mieux être bien protégé. Cet effet s'atténue lorsqu'il vous invite personnellement à monter à bord.

Faiblesses (trois parmi d'autres) :
- Il ressent continuellement une soif qu'il ne parvient pas à étancher, et un froid qu'il ne parvient pas à chasser. La vision d'une bouteille de rhum peut le distraire en plein combat, ou l'amadouer dans ses pires colères. 
- Il est particulièrement attaché à ce qu'il aimait de son vivant, par exemple il se mettrait en danger sans réfléchir pour sa figure de proue, qu'il conserve depuis les origines de sa carrière de pirate.
- Il considère qu'il règne sur les mers, et à ses yeux, son harpon vaut le trident de Poséïdon ou le sceptre des Atlantes. Le rocher qui surplombe le volcan sous-marin est son palais. Péché d'orgueil, facile à enflammer. 

Caractère :
Le Roi Zombie, despote cruel et sanguinaire, aux moeurs barbares et à l'humour sépulcral, a été un bon camarade autrefois, et il en reste quelque chose, ne fût-ce qu'une ombre. Joyeux drille à l'occasion, il peut même cabotiner devant le bon public : celui qui réagira à coup sûr, ou au contraire, qui ne réagit pas assez. Dans ses humeurs sombres, il vaut mieux ne pas le croiser. Il a tendance à faire un feu de joie de n'importe qui pour se remonter le moral. Il lui arrive de parler tout seul avec les spectres de son passé, notamment sa chère Dona Ferrentez ; et de s'amuser à plonger la main dans la lave pour voir s'il ressentira quelque chose ; il est un peu gâteux par moments, l'âge sans doute. Mais en situation de combat, il reste un superbe guerrier, craint par ses hommes aussi bien que par ses ennemis. 
Son point de vue sur les Enfants Perdus :
Ces sales petits démons lui ont réglé son compte, mais lui ont offert l'immortalité en retour ; il ne peut pas vraiment leur en vouloir. Il pense d'eux ce que pense un elfe noir de ses voisins korrigans : ils font de bons alcools, et c'est un plaisir de leur éclater la tête pour en boire un verre à la santé des asticots. Il doit bien admettre, au fond, qu'il n'est pas forcément très rassuré de les savoir dans les parages ; mais ça met du piment dans sa non-vie.
Son point de vue sur les habitants des autres îles :
Anciens maîtres qui ont persécuté ses ancêtres - probablement, au fond il n'en sait rien - il ne leur voue qu'une indifférence doublée de mépris : il est si facile de leur faire peur... Mais ceux qui bravent cette peur pour faire progresser la science de la navigation, parfois à pas de géants, éveillent chez lui une certaine forme d'intérêt et de respect. Il ne va pas les aider, non plus. Ce serait trop facile.



Sa mère prétendait qu'elle était une princesse indienne chassée de ses terres par les colonisateurs, et son père, un prince de guerre africain capturé par les marchands d'esclaves. Mais Timoteo, dit Timmy, n'avait aucune raison de les croire. Pour ce qu'il en savait, il avait grandi dans un refuge de bandits au milieu d'une jungle putride, où l'on se nourrissait de tout ce qu'on trouvait, en attendant qu'une épidémie sordide emporte toute la bande dans l'indifférence du monde entier. 

Il était parti dès que possible ; il savait jouer du couteau, élever la voix et frapper sur la table, ce serait sans doute suffisant. Il croisa le chemin d'un navire baleinier et s'engagea comme mousse, puis apprit le métier de harponneur. Bientôt, les tatouages recouvrirent son corps maigre de leur encre bleue, et il acheva sa croissance en taillant à belle dents dans le cuir épais des baleines, et des autres monstres que son harpon épinglait. C'était une vie dure et sans concessions, sous le fouet des contremaîtres et les hurlements des capitaines. 

Un beau jour, il décida soudain qu'il était lui aussi un ancien prince, celui d'une île secrète où ses parents étaient roi et reine des hommes libres. Il cloua le capitaine au grand mât d'un coup de harpon et prit sa place. Ce n'était pas un équipage facile à terroriser, mais il y parvint, et commença à écumer les sept mers. Une belle sorcière espagnole lui donna son coeur, et quand elle fut brûlée sur un bûcher, il fit graver une figure de proue à son effigie, qui vint orner son navire. Il en captura d'autres par la suite, plus grands et plus hardis, mais fit transporter la statue de bois à l'avant de chacun d'entre eux ; pas question qu'il commande à un navire qui ne l'arborerait pas.

C'est également à cette époque qu'il devint obsédé par le feu. Si le bois représentait le corps, sa croissance torturée et lente, son enracinement dans la terre, et sa tendance à flotter contre vents et marées, alors le feu, dans sa philosophie personnelle quelque peu simpliste et barbare, représentait l'esprit, ces convictions qui nous emportent et nous détruisent, en aspirant nos cendres vers le ciel. Un prêtre vaudou qui avait de la culture, un nommé Annancy, officiait à bord ; les tarentules apprivoisées vivaient dans ses cheveux broussailleux, et ses récits mythologiques du monde entier berçaient l'endormissement du capitaine, devenu avec le temps profondément alcoolique. Il se rebaptisa Danaos. Il rebaptisa son navire le Feu Grégeois. Il adopta comme mouillage préservé le site d'un terrible volcan sous-marin, dont les lueurs infernales effrayaient son équipage pourtant endurci, mais emplissaient son âme d'un émerveillement sauvage.

Et un jour, il fallait bien que ça arrive, il se heurta à plus fort que lui. L'ennemi réussit à mettre le feu à sa cabine alors qu'il dormait au milieu de ses cadavres de bouteilles. Annancy et ses tarentules n'étaient pas à bord ce jour-là, et personne ne put donner l'alerte. Le corps imbibé de rhum prit feu comme une torche. Ses hurlements inhumains, et la vision de son corps nimbé de lueurs démoniaques, terrifièrent l'équipage qui prit la fuite. Au matin, le ressac rejeta sur les récifs la carcasse du navire noirci et de son capitaine, étendu sur le pont. Lorsque le prêtre vaudou le retrouva, il mena une cérémonie pour le relever d'entre les morts. Après une vie secoué sur les flots par les tempêtes et le destin, le capitaine Danaos venait de vivre son ultime métamorphose. 

Il n'avait pas vraiment changé, son comportement en tout cas. Il en garderait un visage de déterré, une peau couleur de cendre, des yeux rougeoyants comme des braises, et une légère odeur de brûlé, qui, de notoriété publique dans les populations des Caraïbes, annonce son approche dans les nuits silencieuses. Il est devenu une légende qu'on raconte aux enfants pour les effrayer, celle du spectre pyromane au rire menaçant, que seuls les mois de pluie tropicale peuvent tenir à distance. 

Sur les mers, sa réputation est telle que les équipages surnaturels viennent lui présenter leurs respects dans son palais de rochers noirs, au-dessus de la lave bouillonnante, où il a établi son repaire et entreposé ses trésors. On espère qu'il révélera à quelle longitude et quelle latitude il a connu son terrible destin, car les assaillants qui l'ont brûlé appartiennent à cette peuplade que tous recherchent, et qui dispose du secret de Jouvence. Mais bien malin qui saurait lui faire desserrer les dents. Le roi des mers tient à ses privilèges, notamment celui de l'immortalité.